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Le tigre et le vautour
personals [ ]
Création

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by [gui ]

2016-07-10  | [This text should be read in francais]    | 



DrĂ´le d’histoire, fiston, que celle-ci racontĂ©e par mon propre père quand j’avais ton âge. Ces Ă©vĂ©nements eurent lieu, il y longtemps, quelque part entre les deux grandes rivières Kasaï et Sankuru en pleines terres des Bakoubas au cœur de l’Afrique
- « Où ça, papa ? »
- « Mon fils, c’Ă©tait au Zaïre, qui a perdu son propre nom. Aujourd’hui, les gens lĂ -bas, vivent dans ce qu’ils appellent la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo, mais qu’importe… »
C’est l’histoire d’un tigre fĂ©roce et vorace qui vadrouillait en roi et maĂ®tre sur les terres Bakoubas. Les habitants l’appelèrent Tib-Tib, qui, en langue bantoue dĂ©rive de la racine « titi-baba et toub » signifiant « Grande Terreur ». Oui, fiston, crois-moi, ce fĂ©lidĂ© cruel terrorisait tous les villageois qui peuplaient ce territoire. Tib-Tib le tigre le criait haut et fort :
- « Je suis le plus grand, le plus fort !
Je suis le meilleur, le seul maĂ®tre ici ! »
Tous s’Ă©crasaient et prenaient la poudre d’escampette en hurlant : « Sauve-qui-peut ! Tib-Tib est lĂ  ! »
« Grande Terreur » rĂ©gnait en monarque absolu jusqu’au jour où arriva Youssour le vautour…
Le vautour arrivait de très très loin. On dit qu’il Ă©tait nĂ© près de la rive du grand fleuve Djoula Ă  la lisière de la Somalie. Youssour ignorait totalement les us et coutumes des Bakoubas. Puis, après un si long voyage, le vautour qui n’avait que la peau et les os, avait terriblement faim. C’est pourquoi, Ă  la première carcasse de charogne qu’il vĂ®t gisant dans la brousse sous lui, le rapace plongea subito presto sur ce restant de gazelle. Il commença Ă  qui mieux mieux et Ă  qui miam miam Ă  becqueter sa pitance. Mais son repas fut vitement interrompu par un feulement sinistre, un vacarme Ă©norme : « groa, kroa, croa ! »
- « Que fais-tu, oiseau de malheur? Charognard, tu manges mes restes de repas de ce matin », dit le tigre fort en colère et menaçant.
D’un coup vif de griffes, le fĂ©lin faillit rompre le cou de Youssour. Esquivant de justesse l’attaque, le vieux vautour fit quelques sauts en arrière et feinta la surprise, puis la peur.
- « Ça t’apprendra, Ă©tranger. Le prochain coup de griffes, je t’anĂ©antis en un petit tas d’os et de plumes. Ici, je suis le plus grand, le plus fort et le meilleur ! Je suis Tib-Tib le tigre, la Grande Terreur ! »
Le message Ă©tait clair et net. Toutefois, Youssour le vautour n’Ă©tait pas nĂ© de la dernière pluie et bien des moussons avaient glissĂ© sur ses plumes, et bien de la mousse avait lissĂ© ses serres! Le rusĂ© urubu usa d’un vieux stratagème enseignĂ© autrefois par son maĂ®tre, le marabout Baboula l’Ancêtre. Il avait retenu toutes ses leçons auprès de lui dans sa lointaine jeunesse, en particulier ce vĂ©nĂ©rable prĂ©cepte : « Sois bête avec les bêtes, sois humain avec les humains, sois doux avec les doux, sois cruel avec les cruels ! » Il Ă©tait temps d’appliquer Ă  la lettre ce prĂ©cieux enseignement. Le rapace simula l’effroi et dĂ©guerpit Ă  tire-d’aile. Tib-Tib le tigre ne se sentant plus importunĂ© par cet oiseau de malheur qui avait compris tout de suite sa leçon : qu’ici, il Ă©tait le roi et maĂ®tre incontestĂ© et incontestable des lieux. Le fĂ©lin s’installa bien tranquillement et Ă  son aise, les pattes arrières bien Ă©cartĂ©es et les crocs dĂ©peçant vigoureusement le restant de son repas de la matinĂ©e. Surprise ! En un rien de temps, Youssour fondit sur sa proie Ă  la vitesse de l’Ă©clair et, de deux coups de bec incisif comme un scalpel, lui coupa net et sec la bourse qu’il emporta haut dans les airs. Il dĂ©posa sa prĂ©cieuse cargaison de viande fraĂ®che et dĂ©goulinante de sang au sommet d’un baobab gĂ©ant avant de la dĂ©vorer lentement et en sĂ©curitĂ©. Le vautour n’avait pas bouffĂ© depuis des lunes pareil festin : un plat d’amourettes royalement tigrĂ©es !
Tib-Tib le tigre n’avait pas vu venir ce coup funeste du destin. ÉmasculĂ©, le sang giclant entre ses pattes arrières, il hurlait de douleur et se sauva tout penaud pĂ©niblement dans la forêt avoisinante. Mais sur son chemin, qui penses-tu, fiston, vint le narguer ?
- « Youssour le vautour, papa ! »
- « Tu as devinĂ©, petit homme ! »
Le rapace tourna autour de Tib-Tib le tigre et lui croassa fièrement cette tirade :
- « HĂ© ! Le roi et maĂ®tre des lieux.
HĂ© ! Le plus grand et le plus fort.
HĂ© ! La Grande Terreur.
HĂ© ! Le meilleur.
Tu avais raison, Tib-Tib le tigre, c’Ă©tait bien toi le meilleur, car c’est le MEILLEUR repas que tu m’aies offert depuis ma longue odyssĂ©e ! »
-« Que sont devenus Tib-Tib le tigre et Youssour le vautour , papa ? »
- « Oui, oui, oui, fiston. Voyons cela. »
La fin de cette drĂ´le d’histoire ? On la tient, je crois, du vieux griot Kakou qui raconta ce qui est arrivĂ© par la suite. Le fĂ©lidĂ© castrĂ© mourut au bout de son sang dans d’atroces douleurs dans la forêt de baobabs peu de temps après. Youssour le vautour revint terminer le lendemain son repas en becquetant et dĂ©chiquetant les derniers morceaux du cadavre fĂ©lin, car quelques hyènes avaient festoyĂ© durant la nuit; bien entendu, sans les amourettes de Tib-Tib qu’il avait ingurgitĂ©es la veille comme amuse-gueule ! Et les temps qui suivirent, les gens du village se mirent Ă  vĂ©nĂ©rer le vautour, car n’Ă©tait-ce pas lui, qui avait Ă©liminĂ© la Grande Terreur ? Les Bakoulas ne craignaient plus de sortir de leur demeure en tout temps et en tout lieu. Ils lui donnèrent même un autre nom : Youssour devint Happi-Pitou, qui signifie en langue bantoue : « Grand Bonheur » car la petite tribu put vivre en paix et heureux, et non plus dans la crainte et la peur du cruel Tib-Tib le tigre.



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